Les vertus de l'échec

Oser, échouer….

Ô échec, ô ratage…

Qu’en est-il pour vous de l’échec ? Il m’arrive régulièrement d’avoir tellement envie de bien faire (pour ne pas rater) que j’oublie de regarder ma peur de n’être pas à la hauteur, ma peur d’échouer…. Alors, il me faut me méfier de l’envie de procrastiner (ce sujet fera l’objet d’un autre post), où alors de peaufiner pour viser la perfection (idem prochain post), où de vouloir faire quelque chose de tip top, par fierté personnelle bien sûr, mais aussi parce que la chose va être montrée. Et c’est là qu’entre en scène le regard des autres (un autre prochain post) !

Allo maman bobo, la tentation est grande alors de ne rien faire !

Mais vous le savez aussi bien que moi, ne rien faire n’est pas LA solution et comme le dit le philosophe Alain « le secret de l’action, c’est de s’y mettre ». Il nous faut agir et qui dit action dit échec possible (et c’est là où ça fait mal).

Pour mieux vivre, il est nécessaire de faire évoluer avec notre regard sur l’échec et la déconvenue, tout autant que sur celui de la réussite (dans un prochain post aussi).

 

Les vertus de l’échec

En s’appuyant sur le livre de Charles Pépin, Les vertus de l’échec[1], nous allons explorer la notion d’échec qu’il appelle aussi « résistance du réel ou adversité »

Il ne s’agit pas de résumer ce livre mais de nous attarder sur quelques points édifiants que j’aborde régulièrement avec mes clientes en coaching. Je vous invite tout de même à lire cet ouvrage car très accessible, il dresse un panorama réconfortant, documenté et relatif de la notion d’échec.

 

Hâtons-nous d’échouer !

Voilà bien un conseil de philosophe ! Alors que la grande partie de notre éducation scolaire, professionnelle vise la réussite, Charles Pépin nous invite à célébrer l’échec « Il est des victoires qui ne se remportent qu’en perdant des batailles -énoncé paradoxal mais qui, je crois, contient quelque chose du secret de l’existence humaine. Hâtons nous donc d’échouer, car alors nous rencontrons le réel plus encore que dans le succès. Parce qu’il nous résiste, nous le soumettons à la question ; nous le regardons sous tous les angles. Parce qu’il nous résiste, nous y trouvons un appui pour prendre notre élan ».

 

Rater, ce n’est pas être un raté

« S’identifier à son échec, c’est se dévaloriser jusqu’à se laisser gagner par le sentiment de la honte de l’humiliation», ce qui devient alors très douloureux pour notre estime de soi et pour la confiance en soi. Pour nous préserver, il est nécessaire de définir et d’analyser l’échec. Cette prise de distance argumentée va mettre les éléments en perspective et dans leur environnement pour autoriser un regard plus réaliste de la situation et bienveillant vis-à-vis de soi.

Souvenons-nous que nous vivons (en France) dans une culture culpabilisante car pour Kant et Descartes, entre autres, échouer, serait tout simplement échouer à être humain.

Conscient de cet héritage culturel, la tendance actuelle vise à réhabiliter notre conscience de « l’aventure humaine : libre, humain et perfectible ».

 

Oser

Faire l’expérience de l’échec, c’est faire l’expérience de la vie et donc ouvrir le champ des possibles. Quand on accompagne des entrepreneures comme je le fais, on aborde  souvent le sujet de l’audace. La gestion de l’entreprise amène à prendre une multitude de décisions, et à assumer les réussites, les occasions ratées, les espoirs déçus et les erreurs. Là ou la peur de l’échec va être tétanisante, voire angoissante, l’audace va donner la force d’agir et la peur sera un de ses moteurs. L’équation serait : oser prendre un risque et oser réussir autant qu’oser échouer.

Et, pour conclure, Charles Pépin nous invite, entre autres, à « …/… identifier notre quête, ce sur quoi nous ne dévons pas céder, nous rend à la fois moins libres et plus libres. Moins libres : tout n’est pas possible. Plus libres : nous serons meilleurs en restant «sur notre axe» fidèles à notre désir. Deux directions philosophiques donc, mais une seule sagesse de l’échec : celle qui nous ouvre à notre liberté au cœur même de nos limites. »

En guise de conclusion, je retiens que C.Pépin nous invite à une aventure intérieure fantastique, celle qui consiste à passer de l’échec à l’élan, puis de l’élan à l’échec….

 

[1]Les vertus de l’échec. Charles Pépin -2016- Allary Editions

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